Die Texte der 1950 komponierten Trois Mélodies, die bislang unveröffentlicht waren und in Séquence umgearbeitet wurden, sind drei verschiedenen Quellen entnommen: einer französischen Übersetzung des alttestamentarischen Canticum Canticorum, der Prosagedichtsammlung Le Spleen de Paris von Charles Baudelaire und dem Kapitel ›Délires I‹ aus Arthur Rimbauds Une Saison en Enfer. Bei aller Heterogenität der Zusammenstellung besteht ein Gemeinsames der drei Texte darin, dass es sich jeweils um imaginäre Bekenntnisse von Subjekten handelt, die aus der menschlichen Gemeinschaft ausgestoßen wurden oder sich selbst ausgeschlossen haben. Der Auszug aus dem Hohelied beinhaltet die Klage der Braut, die auf der Suche nach dem geliebten Mann von den Hütern Jerusalems ergriffen und geschlagen wird. Baudelaires Prosagedicht L’Étranger evoziert den Prototyp des der Welt Entfremdeten, der alle sozialen Bindungen gekappt, sich von allen materiellen und ideellen Werten losgesagt hat und paradoxerweise nur noch am Ungreifbaren und unendlich Bewegten – gefasst im Bild der Wolken – Halt findet. Aus dem Text Rimbauds schließlich, der als Zwiesprache der törichten Jungfrau und des höllischen Gemahls angelegt ist, verwendet Barraqué ausschließlich die Rede der ersteren, eine von Ausbrüchen der Selbsterniedrigung durchzogene Anklage des sadistischen Geliebten.
Gerade die Kombination des ersten und des dritten Textes aber offenbart Barraqués Intention. Beide Texte nämlich – das Hohelied aufgrund der traditionellen christlichen Exegetik, die Dichtung Rimbauds wegen der Anspielung auf das Gleichnis Jesu von den zehn Jungfrauen – schließen eine allegorische Bedeutungsebene ein, derzufolge die Konstellation von Braut und Bräutigam auf das Verhältnis von menschlicher Seele und Gott verweist. So lassen sich die Trois Mélodies in ihrem Gesamtzusammenhang aber als unmittelbares Zeugnis von Barraqués eigener religiöser Krise verstehen: der Seele, deren Gottessehnsucht im ersten Lied kein Ziel mehr findet, wird im dritten Lied die Existenz zur Hölle. »Depuis 1951 moi je vis l’enfer« schreibt Barraqué in seinem Brief vom 1. Dezember 1952 an Sylvio Lacharité, und man wird darin wohl die verspätete Rationalisierung eben jenes Zustandes erblicken können, der in den Trois Mélodies bereits seinen künstlerischen Ausdruck gefunden hatte.
Die Trois Mélodies sind – gleich der Sonate – auf der Basis der Schönbergschen Zwölftontechnik komponiert, wie sie Barraqué durch die Darstellung Leibowitz’ vermittelt wurde. Prädeterminierte Ordnungen in anderen Bereichen, ›serielle‹ Techniken im eigentlichen Sinne also, finden sich indes noch nirgends.
Heribert Henrich
(Text aus dem Programmbuch Ultraschall Berlin 2012)
1. Je dors et mon cœur veille
Je dors, et mon cœur veille ; j’entends la voix de mon bien-aimé qui frappe à ma porte : Ouvrez-moi, ma sœur, mon amie, ma colombe, vous qui êtes [mon épouse] sans tache, parce que ma tête est pleine de rosée, et mes cheveux de gouttes d’eau qui sont tombées pendant la nuit. […]
Mon bien-aimé a passé sa main par l’ouverture de la porte, et mes entrailles se sont émues au bruit qu’il a fait;
Je me suis levé [alors] pour ouvrir à mon bien-aimé […].
J’ai ouvert [ma porte] à mon bien-aimé, [en ayant tiré le verrou] ; mais il s’en était déjà allé, et il avait passé ailleurs. Mon âme s’était comme fondue au son de sa voix ; je l’ai cherché, et ne l’ai point trouvé ; je l’ai appelé, il ne m’a point répondu.
Les gardes qui font le tour de la ville m’ont rencontrée; ils m’ont frappée et blessée. Ceux qui gardent les murailles m’ont ôté mon manteau.
Je vous conjure, [ô] filles de Jérusalem, si vous trouvez mon bien-aimé, de lui dire que je languis d’amour.
(Hoheslied, V, 2-8)
2. L’étranger
– Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, [dis] ? ton père, ta mère, ta sœur [ou] ton frère ?
(Charles Baudelaire: ›L’étranger‹, Petits Poèmes en prose)
– Je n’ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.
– Tes amis ?
– Vous vous servez là d’une parole dont le sens m’est resté jusqu’à ce jour inconnu.
– Ta patrie ?
– J’ignore sous quelle latitude elle est située.
– La beauté ?
– Je l’aimerais volontiers, déesse et immortelle.
– L’or ?
– Je le hais comme vous haïssez Dieu.
– Eh ! qu’aimes-tu donc , extraordinaire étranger ?
– J’aime les nuages… les nuages qui passent … là-bas … les merveilleux nuages !
3. L’époux infernal
O divin Époux, mon Seigneur, ne refusez pas la confession de la plus humble de vos servantes. Je suis perdue. Je suis soûle. Je suis impure. Quelle vie !
(Arthur Rimbaud: L’époux infernal, I. Vierge folle, Délires, Une saison en enfer)
Pardon, divin Seigneur, pardon ! Ah ! pardon ! Que de larmes ! Et que de larmes encore plus tard, j’espère !
Plus tard, je connaîtrai le divin Époux ! Je suis née soumise à Lui. – L’autre peut me battre maintenant !
À présent, je suis au fond du monde ! O mes amies ! … non, pas mes amies … Jamais délire[s] ni tortures semblables … Est-ce bête !
Ah ! je souffre, je crie. Je souffre vraiment. Tout pourtant m’est permis, chargée du mépris des plus méprisables cœurs.
[…]
Je suis esclave de l’Époux infernal, celui qui a perdu les vierges folles. C’est bien ce démon-là. Ce n’est pas un spectre, ce n’est pas un fantôme. Mais moi qui ai perdu la sagesse, qui suis damnée et morte au monde, – on ne me tuera pas ! – Comment vous le décrire ! Je ne sais même plus parler. Je suis en deuil, je pleure, j’ai peur. Un peu de fraîcheur, Seigneur, si vous voulez, si vous voulez bien !
Je suis veuve … – J’étais veuve … – mais oui, j’ai été bien sérieuse jadis, et je ne suis pas née pour devenir squelette !… – Lui était presque un enfant … Ses délicatesses mystérieuses m’avaient séduite. J’ai oublié tout mon devoir humain pour le suivre. Quelle vie ! La vraie vie est absente. Nous ne sommes pas au monde. Je vais où il va, il le faut. Et souvent, il s’emporte contre moi, moi, la pauvre âme. Le Démon ! – C’est un Démon, vous savez, ce n’est pas un homme.