Für die ab März 1948 entstandenen Klavierlieder wählte Jean Barraqués eine Auswahl ›reiner Dichtung‹: Liebes- und Naturlyrik, poetische Bilder in teils zeitgenössischer oder neuerer Lyrik, wie aus Paul Éluards Gedichtsammlung Capitale de la douleur (1926), Rabindranath Tagores Gitanjali (1910), die von André Gide aus der 1913 veröffentlichten englischen Übersetzungals Offrandes lyriques im Französischen nachgedichtet wurden, oder auch ein unveröffentlichtes Gedicht von Georges Blond, Petite Chanson pour Gravigny.
Die frühen Trois mélodies (1948) – nicht zu verwechseln mit dem gleichnamigen, aber wesentlich reiferen Zyklus von 1950 – schrieb Barraqué auf Vierzeiler der französischen Renaissance- und Barockdichter Jean de Gombault (1576–1666), Étienne Durand (1586–1618) und Pontus de Tyard (1512–1605). Es sind wehmütige Miniaturen in teils schmerzlich geschärfter tonaler Harmonik.
Zwei Lieder nach Paul Valéry greifen berühmte Texte aus dem Fin de Siècle auf: In Le Bois amical vertont Barraqué das Freundschaftsgedicht Valérys an André Gide, an den »lieben Freund der Stille«, das von den »choses pures«, den reinen Dingen spricht, in einer wiegenden Deklamation der Singstimme zu zarten Arpeggien des Klaviers. Der Dichter der ›Poésie pure‹ beschwört in Cantique de colonnes, dessen letzte acht Zeilen Barraqué biegsam fließend vertont, den Rausch der reinen, schönen Form.
Marie Luise Maintz
(Text aus Programmbuch Ultraschall Berlin 2012)
[Trois Mélodies]
I.
(Jean de Gombault: Verse aus ›Élégie‹)
Où s’en vont ces beaux jours dont la douce lumière
Avait tous les appas de la saison première ?
Que deviennent ces nuits plus belles que le[s] jour[s] ;
Qui peuplaient tous ces lieux de grâces et d’amour[s] ?
II.
(Étienne Durand: Verse aus dem Sonnett XLI ›Dialogue‹)
Pourquoi courez-vous tant, inutiles pensées,
Après un bien perdu qui ne peut revenir ?
– Nous voulons rechercher tes liesses passées,
Pour en faire à ton cœur quelqu’une parvenir.
III.
(Pontus de Tyard: Verse aus dem Sonnett ›Père du doux repos‹)
Ton absence, Sommeil, languissa[m]ment allonge,
Et me fait plus sentir la peine [que j’endure].
Viens Sommeil, l’assoupir et la rendre moins dure.
Viens abuser mon mal de quelque doux mensonge.
Petite Chanson pour Gravigny
C’est ici la bonne prison
(Georges Blond: unveröffentlichtes Gedicht)
C’est ici la douce maison
Les volets verts les cœurs ouverts
L’amitié qui tant nous fut douce
L’ancre du port enfin découvert
La fin des vents et des secousses
C’est ici le calme horizon
C’est ici la douce raison
Long jardin que j’aurais connu
Chères mains s’il vous faut défendre
Sur la route où je suis venu
Jamais ne cesserai d’entendre
Le chœur des voix ô mes amis
La voix des cœurs de Gravigny
Ni les pianos ni les violons
Jusqu’aux silences du grillon
Le bonheur un instant permis
Deux Mélodies sur des poèmes de Paul Valéry
I.
Nous avons pensé des choses pures
Côte à côte, le long des chemins,
Nous nous sommes tenus par les mains
Sans dire… parmi les fleurs obscures ;Nous marchions comme des fiancés
Seuls, dans la nuit verte des prairies ;
Nous partagions ce fruit de féeries
La lune amicale aux insensés.Et puis, nous sommes morts sur la mousse,
Très loin, tout seuls parmi l’ombre douce
De ce bois intime et murmurant ;Et là-haut, dans la lumière immense,
(Paul Valéry: ›Le Bois amical‹)
Nous nous sommes trouvés en pleurant
O mon cher compagnon de silence !
II.
Sous nos mêmes amours
Plus lourdes que le monde
Nous traversons les jours
Comme une pierre l’onde !Nous marchons dans le temps
(Paul Valéry: Zwei Strophen aus ›Cantique des colonnes‹)
Et nos corps éclatants
Ont des pas ineffables
Qui marquent dans les fables…
La Porte ouverte
La vie est bien aimable.
(Paul Éluard: ›Porte ouverte› aus ›Répétitions‹)
Venez à moi, si je vais à vous c’est un jeu,
Les anges des bouquets dont les fleurs changent de couleur.
Les nuages s’entassent sur les nuages
Les nuages s’entassent sur les nuages ; il fait sombre. Amour ! ah pourquoi me laisses-tu dehors attendre tout seul à la porte ?
(Rabindranath Tagore: ›L’Offrande lyrique‹ Nr. 18)
Dans l’affairement du travail de midi, je suis avec la foule ; mais par ce sombre jour solitaire je n’espère seulement que toi.
Si tu ne me montres point ta face, si tu me laisses complètement de côté, je ne sais pas comment je traverserai ces longues, ces pluvieuses heures.
Je reste à contempler le large obscurcissement du ciel et mon cœur plaintif rôde avec le vent sans repos.